Le Standard meilleur dans le jeu, pas encore dans les chiffres
Le Standard présente un bilan de 8/21 à l’extérieur à la fin du premier tour.
- Publié le 05-11-2019 à 06h55
- Mis à jour le 05-11-2019 à 09h59
Le Standard présente un bilan de 8/21 à l’extérieur à la fin du premier tour. La magie de Sclessin ne s’exporte pas. Intraitable à domicile où il n’a concédé qu’un match nul (contre Charleroi) en neuf matchs toutes compétitions confondues, le Standard se veut davantage vulnérable lorsqu’il se déplace. Alors que le premier tour de la phase classique sera bouclé ce dimanche avec la réception de Malines, les Liégeois présentent un bilan de huit points sur 21.
À titre de comparaison, la saison dernière, après 14 matchs, les hommes de Michel Preud’homme présentaient exactement le même bilan chiffré (ils allaient engranger un nouveau succès à l’extérieur lors de la 15e journée avec une victoire 0-2 à Courtrai).
Pourtant, si les chiffres sont les mêmes, il y a tout de même des différences en termes de contenu entre les sept déplacements de la saison dernière et ceux de la compétition actuelle.
Tout d’abord, cette saison, les Standardmen ont davantage affronté des ténors en déplacement avec des sorties à Gand, Bruges, Antwerp et Anderlecht pour un bilan de deux défaites et deux nuls. La saison dernière, le Clasico (perdu 2-1) constituait le seul déplacement de gala pour les Liégeois.
Cette saison, le Standard se veut davantage entreprenant en déplacement qu’il ne le fut lors du défunt championnat. On a ainsi pu voir un Matricule 16 dominant à plusieurs reprises, notamment au Cercle de Bruges et à Ostende où les Rouches ont dicté leur loi à leurs adversaires. Mais là où ils ont progressé, c’est qu’ils sont désormais capables de le faire face à de grosses écuries.
À l’Antwerp, les hommes de Preud’homme ont pris les choses en main en n’oubliant pas de matérialiser leurs temps forts en seconde période bien qu’ils étaient menés 2-0. À Bruges, le Standard aurait pu, aurait dû, rentrer au vestiaire avec une avance de deux buts. Après l’égalisation brugeoise, les Standardmen ont encore eu des opportunités d’infliger aux Brugeois leur première défaite de la saison en championnat.
Dimanche dernier à Gand, avant les faits de match et les exclusions de Vadis et Vanheusden, le Standard a su trouver la faille en première période et il aurait également pu faire la différence après l’égalisation de Bezus.
Mais comme trop souvent cette saison, et il s’agit bien là d’un point de travail pour le staff liégeois, le Standard a oublié de tuer la rencontre.
"À ce niveau, on doit être plus tueur. Quand on a les possibilités de faire 0-2, on doit les mettre au fond. Cela a été le cas à Bruges, cela a aussi été le cas dimanche dernier à Gand. On n’est pas trois fois plus fort que notre adversaire mais on n’est pas moins fort. On se met dans des situations où on peut remporter le match. Mais on doit apprendre à marquer", constatait Michel Preud’homme.
Concrètement, le Standard est en net progrès au niveau du jeu mais le bilan chiffré ne le reflète pas encore. "On progresse en déplacement… mais la réalité, c’est que, sur les deux derniers matchs à l’extérieur, on n’a pris qu’un point. Mais on voit que le travail effectué nous amène dans des situations qui n’existaient pas par le passé."
Ce que Michel Preud’homme veut faire passer comme message, c’est qu’aujourd’hui, le Standard a bien plus d’opportunités d’enregistrer des victoires en dehors de ses bases que lors du dernier championnat. Depuis le début de la saison, les Liégeois auraient pu revendiquer les trois points à Saint-Trond, au Club Bruges, à Gand, ou encore à l’Antwerp.
"Le fait qu’on puisse revendiquer la victoire est la preuve d’une évolution. Mais on doit encore progresser, notamment au niveau de l’efficacité, pour essayer d’améliorer les choses."
La présence, aujourd’hui, de quatre attaquants et de solutions offensives supplémentaires dans le milieu est un autre élément à mettre en lumière lorsqu’on compare le Standard de 2018 et celui de 2019 en déplacement. Là où Michel Preud’homme semblait parfois à court de solutions pour faire basculer un match, il est aujourd’hui plus armé pour changer le cours des choses en fin de rencontre.
Lors du second tour de cette phase classique, les Standardmen auront donc à cœur d’allier les chiffres à la manière. Pour prouver qu’il va bel et bien mieux loin de la magie de Sclessin.
Le moins convaincant: Le Standard de l’an dernier à Anderlecht
Des sept matchs disputés à l’extérieur par le Standard cette saison, le Clasico à Anderlecht est de loin le moins abouti. Bien en jambes en début de rencontre, comme lors des playoffs 1 2018-2019, les Liégeois ont perdu pied sur un fait de match en première période. Si c’était paradoxalement la carte rouge de Sebastiaan Bornauw en mai dernier, c’est le but d’Alexis Saelemaekers qui brisait cette fois leur élan. Par la suite, jamais ils n’ont été en mesure de faire le dernier geste nécessaire pour briser l’organisation bruxelloise, retombant dans les travers qui leur avaient fait perdre de nombreux points en déplacement la saison dernière.
Les plus frustrants: Malchanceux à Saint-Trond, pas assez tueurs à Gand et à Bruges
Sur une pelouse qui ne lui a jamais réussi, le Standard avait encore mordu la poussière au Stayen. Affichant son visage de la saison passée, il se retrouvait devancé de deux buts au repos, avant de réagir en seconde période. Malgré le penalty de Mpoku, la malchance et la maladresse ont mis leur grain de sable dans l’engrenage, Emond frappant deux fois les montants, Lestienne une. Le gardien trudonnaire Schmidt et la défense frustrant également les Liégeois. Le même sentiment les animait après leurs déplacements au Club Bruges et à La Gantoise. Menant chaque fois à la marque et étant incapables de faire le break alors qu’ils en ont eu les occasions, les Liégeois n’ont pris qu’un point sur six. La faute à une erreur d’inattention à chaque retour des vestiaires, réduisant quasiment à néant une organisation sans faille dans le premier acte. “On doit apprendre à concrétiser beaucoup plus”, synthétisait Michel Preud’homme après La Gantoise.
Les plus aboutis: Efficaces au Cercle et à Ostende, collectivement impressionnants à l’Antwerp
Dès le déplacement au Cercle, les principes du Standard 2019-2020 étaient apparus au grand jour. Pressing haut, jeu sur les flancs et faculté de faire la différence en fin de match. Dans la Venise du Nord, on avait aussi pu voir que le banc regorgeait d’arguments avec les montées décisives de Mehdi Carcela et d’Anthony Limbombe. Un peu plus loin, le long de l’E40, c’est à Ostende que le Standard a livré sa meilleure deuxième mi-temps depuis bien longtemps pour l’emporter 1-4 (mi-temps : 1-1). À la côte, Maxime Lestienne et Samuel Bastien s’étaient mis en évidence. Dans le chaudron du Bosuil quelques semaines plus tard, c’était la prestation collective des Rouches qui avait marqué les esprits. Après la gifle à Arsenal, on les prédisait moribonds. Ils ont pourtant dominé l’Antwerp avant d’être menés au score. Au caractère et convaincants, ils ont arraché le partage grâce à un doublé de Renaud Emond, et auraient même pu revendiquer la victoire si le VAR leur avait accordé un penalty en fin de match.